April 06, 2006
a new federman book is out in France
SURFICTION -- my theoretical essays - more or less the french translation of CRITIFICTION [the Suny-Press book]
here look at this site
http://atheles.org/lemotetlereste/formes/surfiction/index.html
Raymond Federman examine comment, du début des années soixante jusqu’à nos jours, prend forme une nouvelle sorte de fiction aux États-Unis, mais aussi en Europe et en Amérique Latine, en réponse aux changements et tumultes culturels, sociaux et politiques. Loin d’une critique académique, Surfiction, néologisme créé par l’auteur, renvoie davantage à une appropriation singulière et distanciée de la postmodernité. Ce manifeste sur la littérature contemporaine constitue une clé — tonique et désopilante — pour entrer l’univers foisonnant de l’auteur. Nourri de nombreuses lectures, Raymond Federman néanmoins, a toujours réussi à se placer au centre de son oeuvre. Dans cet ouvrage, il tire le meilleur parti de ses talents de polémiste et de ses qualités d’écrivain.
Né en 1928, à Paris. Vit à San Diego (Californie). Écrivain bilingue, romancier, poète, critique, traducteur, surfictioniste, critifictioniste, ancien parachutiste, golfeur fanatique,
joueur de roulette, champion de natation, Raymond Federman est l’auteur de plus de deux
douzaines de livres. Ses romans ont été traduits en 14 langues.
Réduit au non-sens, à la non-connaissance, le monde n’est plus à connaître ou à expliquer. Il est là pour qu’on en fasse l’expérience tel que le Nouveau roman le recrée, non plus comme une image (une représentation réaliste illusoire) ou comme une expression (un sentiment vague) de ce que nous pensions qu’il était, mais comme une réalité nouvellement inventée, nouvellement découverte — UNE VRAIE RÉALITÉ FICTIVE.
[...] Ainsi donc, pour moi, la seule fiction qui soit encore valable maintenant est celle qui tente d’explorer les possibilités de la fiction au-delà de ses propres limites ; celle qui lance perpétuellement un défi à la tradition qui la domine ; celle qui renouvelle constamment notre foi en l’intelligence et en l’imagination de l’homme plutôt qu’en une vision déformée de la réalité ; celle qui révèle l’irrationalité ludique de l’homme plutôt que sa rationalité bien-pensante. Je donne à cette forme d’écriture le nom de SURFICTION, non pas parce qu’elle imite la réalité mais parce qu’elle étale au grand jour l’aspect fictif de la réalité.
[...] La télévision a pris la place du monde réel. Un monde de spectacle — le spectacle étant le signe emblématique de ce produit de consommation ; la publicité du style de vie, sa psychologie populaire ; les épisodes des feuilletons, le lien unissant les simulacres de spectacle avec le public ; les images électroniques, la seule forme de cohérence ; la politique des médias, sa formule idéologique ; l’achat et la vente de la cote d’écoute, le lieu où se jauge le marché ; le cynisme, la violence et la sexualité, ses signes culturels dominants. Tous ces aspects de la culture de la télévision ont envahi ce qui passe pour de la littérature de nos jours. Mais si la littérature veut survivre, la vraie littérature, sérieuse et intelligente, même si on la juge élitiste, si elle veut survivre, il faut qu’elle s’oppose à la tactique de détournement de la télévision, il faut qu’elle dénonce la façon dont celle-ci présente et explique le monde.
Cela ne signifie pas qu’il faille pour autant nier la télévision. Personnellement, je ne la condamne pas, comme certains, surtout les snobs intellectuels. Au contraire je trouve que la télévision est un moyen de communication très important qui a un rôle crucial à jouer dans notre société.
Ce qui compte, c’est que la télévision ne peut pas, ne doit pas remplacer la littérature et surtout ne doit pas dicter aux écrivains les règles d’écriture de leurs livres.
Si elle veut retrouver sa place, jouer un rôle dans le monde, la littérature doit se re-situer par rapport aux médias. Mais elle n’y parviendra pas en ignorant ou en niant la télévision qui n’est pas près de disparaître, mais en faisant ce que la télévision ne peut pas faire, c’est-à-dire présenter le monde et les événements historiques sans l’interférence des forces économiques et commerciales.
Pour arriver à leurs fins, les écrivains doivent reprendre confiance dans la littérature, assumer de nouveau leur responsabilité vis-à-vis du langage, oui surtout du langage, même s’ils doivent passer dans la clandestinité, comme le suggère Kostas Axelos, c’est-à dire se placer en marge du courant dominant, de l’établissement littéraire, en dehors des considérations de succès et de réussite financière.
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Raymond Federman examine comment, du début des années soixante jusqu’à nos jours, prend forme une nouvelle sorte de fiction aux États-Unis, mais aussi en Europe et en Amérique Latine, en réponse aux changements et tumultes culturels, sociaux et politiques. Loin d’une critique académique, Surfiction, néologisme créé par l’auteur, renvoie davantage à une appropriation singulière et distanciée de la postmodernité. Ce manifeste sur la littérature contemporaine constitue une clé — tonique et désopilante — pour entrer l’univers foisonnant de l’auteur. Nourri de nombreuses lectures, Raymond Federman néanmoins, a toujours réussi à se placer au centre de son oeuvre. Dans cet ouvrage, il tire le meilleur parti de ses talents de polémiste et de ses qualités d’écrivain.
Né en 1928, à Paris. Vit à San Diego (Californie). Écrivain bilingue, romancier, poète, critique, traducteur, surfictioniste, critifictioniste, ancien parachutiste, golfeur fanatique,
joueur de roulette, champion de natation, Raymond Federman est l’auteur de plus de deux
douzaines de livres. Ses romans ont été traduits en 14 langues.
Réduit au non-sens, à la non-connaissance, le monde n’est plus à connaître ou à expliquer. Il est là pour qu’on en fasse l’expérience tel que le Nouveau roman le recrée, non plus comme une image (une représentation réaliste illusoire) ou comme une expression (un sentiment vague) de ce que nous pensions qu’il était, mais comme une réalité nouvellement inventée, nouvellement découverte — UNE VRAIE RÉALITÉ FICTIVE.
[...] Ainsi donc, pour moi, la seule fiction qui soit encore valable maintenant est celle qui tente d’explorer les possibilités de la fiction au-delà de ses propres limites ; celle qui lance perpétuellement un défi à la tradition qui la domine ; celle qui renouvelle constamment notre foi en l’intelligence et en l’imagination de l’homme plutôt qu’en une vision déformée de la réalité ; celle qui révèle l’irrationalité ludique de l’homme plutôt que sa rationalité bien-pensante. Je donne à cette forme d’écriture le nom de SURFICTION, non pas parce qu’elle imite la réalité mais parce qu’elle étale au grand jour l’aspect fictif de la réalité.
[...] La télévision a pris la place du monde réel. Un monde de spectacle — le spectacle étant le signe emblématique de ce produit de consommation ; la publicité du style de vie, sa psychologie populaire ; les épisodes des feuilletons, le lien unissant les simulacres de spectacle avec le public ; les images électroniques, la seule forme de cohérence ; la politique des médias, sa formule idéologique ; l’achat et la vente de la cote d’écoute, le lieu où se jauge le marché ; le cynisme, la violence et la sexualité, ses signes culturels dominants. Tous ces aspects de la culture de la télévision ont envahi ce qui passe pour de la littérature de nos jours. Mais si la littérature veut survivre, la vraie littérature, sérieuse et intelligente, même si on la juge élitiste, si elle veut survivre, il faut qu’elle s’oppose à la tactique de détournement de la télévision, il faut qu’elle dénonce la façon dont celle-ci présente et explique le monde.
Cela ne signifie pas qu’il faille pour autant nier la télévision. Personnellement, je ne la condamne pas, comme certains, surtout les snobs intellectuels. Au contraire je trouve que la télévision est un moyen de communication très important qui a un rôle crucial à jouer dans notre société.
Ce qui compte, c’est que la télévision ne peut pas, ne doit pas remplacer la littérature et surtout ne doit pas dicter aux écrivains les règles d’écriture de leurs livres.
Si elle veut retrouver sa place, jouer un rôle dans le monde, la littérature doit se re-situer par rapport aux médias. Mais elle n’y parviendra pas en ignorant ou en niant la télévision qui n’est pas près de disparaître, mais en faisant ce que la télévision ne peut pas faire, c’est-à-dire présenter le monde et les événements historiques sans l’interférence des forces économiques et commerciales.
Pour arriver à leurs fins, les écrivains doivent reprendre confiance dans la littérature, assumer de nouveau leur responsabilité vis-à-vis du langage, oui surtout du langage, même s’ils doivent passer dans la clandestinité, comme le suggère Kostas Axelos, c’est-à dire se placer en marge du courant dominant, de l’établissement littéraire, en dehors des considérations de succès et de réussite financière.